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PLASTIQUES DANS L'ENVIRONNEMENT

Quelques mots sur le volet “Origines et devenirs des plastiques” du projet Saône to Rhône

 

La pollution plastique est un enjeu qui touche les sols et forêts de nos environnements proches tout comme les endroits les plus reculés de l’océan. Comprendre sa répartition est une première étape essentielle pour essayer d’y remédier.

La plupart des études qui lui sont consacrées portent sur les environnements marins. On observe cependant qu’une grande partie des macroplastiques (définis comme les plastiques visibles ou de taille supérieure à 5 mm) qui pénètrent les rivières et fleuves ne semblent pas atteindre la mer mais s’accumulent dans et autour des cours d’eau : berges, lit, végétation, infrastructures d’origine humaine, … (Van Emmerik et al, 2022

Ces plastiques ainsi piégés peuvent être (re)mobilisés, et le seraient essentiellement au moment des crues lors desquelles on observe une quantité plus importante de débris transportés dans les grands fleuves, notamment le Rhône (Castro-Jiménez et al, 2019). 

 

En ce qui concerne les microplastiques (invisibles à l'œil nu, définis par leur taille inférieure à 5 mm), qui sont souvent mais pas exclusivement issue de la fragmentation de plastiques plus gros, leur répartition ne suit pas nécessairement celle des macroplastiques. Leur transport ou rétention dans les sédiments dépend également de multiples facteurs : taille, forme du plastique, polymère, vitesse de l’eau, type de sédiments, forme du cours d’eau … (Horton et Dixon, 2018)

 

Plusieurs études ont estimé des flux de micro- et/ou macroplastiques dans le Rhône, s’agissant d’une source potentiellement majeure de la pollution plastique en Méditerranée. Il s’agit d’études de terrain ou de simulations, qui donnent quelques ordres de grandeur variables selon les tailles des plastiques considérés. En outre, le flux de macroplastiques présente des pics peu après les périodes de crues (Castro-Jiménez et al, 2019). Ces résultats suggèrent l’existence de zones de rétention entre l’amont et l’aval du bassin versant, par exemple en amont des barrages.

 

Il n’y a pas, à notre connaissance, d’études portant sur la pollution plastique de la Saône. Il s’agit d’une rivière large et lente, affluent majeur du Rhône. Aménagée pour la navigation, elle a néanmoins conservé beaucoup d’îles et de délaissés et est moins urbanisée que le Rhône, ce qui en fait un terrain intéressant pour étudier les impacts de la forme du cours d’eau sur le devenir des plastiques. Sa morphologie a notamment été étudiée par L. Astrade dans les années 90 (Amendola & Weingertner, EPTB Saône-Doubs, 2020 ; Astrade, 1998), qui a mis en évidence des variations de force du cours d’eau et de sinuosité. En termes d’occupation du sol, l’amont de la rivière draine essentiellement des terrains agricoles, tandis que l’aval est beaucoup plus urbanisé.

 

Où sont les réservoirs majeurs de plastiques le long des rivières ?

 

Pour répondre à cette question, plusieurs approches seront mises en oeuvre :

  • Répertorier les plastiques visibles depuis la navigation (Cowger et al, 2019)

  • Caractérisation plus poussée d’une dizaine de terrains : réalisation de transects pour répertorier les macroplastiques, prélèvements de sédiments à la recherche des microplastiques (Darmon et al, 2020 ; Blettler et al, 2017)

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